Allez, Salut!
Même pour revenir à la maison, les départs c'est tout un truc!
Déjà, il faut démissionner. Et ça, c'est compliqué.
Quand j'avais démissionné de mon boulot à Paris, pour venir à Dublin, j'étais super mal, j'avais l'impression de faire un coup à l'envers à mon équipe. Au moment de l'annonce tout le monde me félicite, et moi j'explose en larmes.
Ba là, c'était un peu pareil.... Heureusement, la tempête de neige m'a sauvée.
On peut dire que l'Irlande fait partie de ces pays pas vraiment ready en cas de catastrophes naturelles. Mais pas ready non plus en cas de 3 cm de neige... Du coup, quand la fameuse tempête (pourtant prévue depuis plus d'une semaine) est arrivée, tout Dublin a été shout down. Le bureau de LinkedIn y compris. "Travaillez de la maison, ne prenez pas de risques!" (eh oui c'est bien connu, 3 cm de neige est un danger de mort hors norme)....
Ba ça tombe bien, je dois démissionner!
Du coup j'ai été super lâche, et j'ai annoncé ça à ma manager par téléphone. Elle était super contente pour moi, m'a souhaité le meilleur du monde pour mon retour et mes nexts steps. J'ai raccroché, j'ai pleuré.
J'ai même pleuré plusieurs fois, toute la journée. A tel point que j'ai du me faire d'urgence une session de shopping en ligne pour me remonter le moral (voir article précédent sur le shopping...)
Il y a toujours cette phase "Merde! Qu'est ce que j'ai fait!", surtout quand tu reçois le mail des RH avec "Rappelez vous de rendre votre ordinateur tel jour", tu sais que ça y est, tu ne fais plus partie du cercle! Et tu doutes..
Une fois que tu as digéré toi même ta propre démission, il faut commencer à faire ses valises. Et ses cartons. Et puis à les expédier... mais encore une fois, on est en Irlande, tout n'est pas aussi facile.
Cartons remplis et prêts à l'envoi, je suis assez heureuse d'avoir trouvé une entreprise pas trop chère pour les livraisons. Ah! Mon déménagement ne va pas me coûter un bras et un rein! Top!
Mais faut-il encore que le gars vienne récupérer tes cartons... En voyant qu'il s'agissait d'un résidence, qu'il devait faire l'effort de taper un code d'entrée, s'avancer vers le bloc correspondant et attendre que je descende lui apporter les cartons, le gars a préféré se barrer. Beaucoup plus pratique....
Alors imagine ton état, quand tu es en train de préparer un déménagement à l'étranger,gérer la fin du taff, le début du nouveau, lister les choses à résoudre avant de partir.... Et que ce connard ne passe pas chercher tes affaires. Voilà, exactement cette image là que tu as en tête!
J'ai du re-payer une deuxième entreprise, le double bien entendu et je n'ai toujours pas réussi à me faire rembourser la précédente (ils ne sont jamais passés, btw...)
Au delà du côté pratique et administratif, quand on décide de partir, il y a les gens.
Une chose que j'ai appris durant cette expérience à l'étranger, c'est que le temps est précieux. Le temps que l'on accorde aux gens aussi. Et celui que l'on s'accorde à sois même encore plus.
Alors quand il ne nous reste plus que quelques semaines quelque part, on s'accorde du temps pour faire ce que l'on avait pas encore eu le temps de faire, finaliser des choses, prendre du temps pour kiffer avant le déménagement... et du temps pour les gens qui en valent le coup.
J'ai pu voir toute une série de personnes, dont je n'avais plus de news depuis des mois, des gens que je n'ai pas vus depuis des siècle ou avec qui je ne parle jamais, s'intéresser d'un coup à ma life et à ses détails. "Ah tu pars où quand tu vas faire quoi et t'as trouvé comment et...."
Heureusement, j'arrive à faire la différence entre l'intérêt et la curiosité :-)
C'est aussi à ce moment là que tu vois qui sont les personnes qui, elles aussi, ont envie de prendre du temps pour toi.
Il y a ceux qui auront toujours autre chose à faire, ceux qui ne vont pas te donner de news et le dernier jour te sortiront "Oh ba on n'a même pas pris le temps de boire un verre!".
Et puis les personnes qui sont là, qui ont envie de profiter avant le départ. Ceux qui prennent des news, et ceux qui en prendront même dans 6 mois à distance. C'est ces personnes là qui comptent.
Dublin a un petit côté Erasmus, on est un peu dans un bulle à part, un monde parallèle un peu loin des réalités, et les relations qui se créent le sont aussi. Certes, il est très facile de rencontrer plein de gens. Certes il est très facile d'aller boire des verres au pub après le boulot avec 45 personnes. Mais il est plus difficile de construire des vraies relations, qui ne soient pas superficielles, quand tout le monde est toujours en déplacement ou que l'on sait que les gens finiront par partir de toute façon.
Mais quand ça arrive, c'est priceless. Et c'est ces gens là que je garderai comme meilleur souvenir de mon aventure.
(Bon, avec ma médaille d'or aux Championnats d'Irlande... pouvoir dire que j'ai été un jour Championne d'irlande ça n'a vraiment pas de prix!!!)
